L’aménagement flexible n’est pas ce à quoi les élèves s’attendent en arrivant au CP. Des chaises, des pupitres en rangs d’oignons … Voilà ce qu’ils pensent trouver. Parfois même avec impatience. Ces pauvres loulous doivent se sentir bien perdus en voyant tabourets, coussins, ballons et autres sièges étranges en arrivant dans leur nouvelle classe. Cet environnement de classe se doit d’être présenté, expliqué et explicité au maximum pour que les élèves en comprennent toute l’importance.
Le « flexible seating » est certes récent en France mais il a déjà conquis de nombreux collègues Outre-Atlantique depuis quelques années.
Lorsque j’ai souhaité me lancer dans cette aventure, j’ai eu peur des « débordements » qui pourraient en découler : conflits entre élèves, dégradations du matériel …
J’ai ainsi, au cours de mes documentations, vu que nos collègues américains et canadiens utilisaient souvent des tableaux d’inscriptions : les élèves choisissent une assise en début de journée ou au début d’une activité et s’y installent jusqu’au changement d’activité.
Ce système d’inscription, même s’il permet de réduire les conflits, ne m’avait personnellement pas séduit pour plusieurs raisons :
– le temps ! S’inscrire, vérifier qui a droit à quoi et quand … est extrêmement chronophage ce qui occasionne de la perte de temps sur les apprentissages.
– les critères de choix ! Même si je ne doute pas que ces collègues expliquent à leurs élèves l’intérêt des assises flexibles, le fait de devoir s’inscrire augmente certainement la précipitation pour obtenir l’assise de son choix. Cette précipitation occasionne certainement de l’excitation et, si les conflits de choix sont sans doute réduits en classe, ils doivent être tout de même présents lors de moments d’inscription.
– la liberté ! Demander à l’élève de s’inscrire est (mais ce n’est que mon avis bien sûr et je comprends que tout le monde n’est pas d’accord avec ce que je vais écrire ensuite ;-)) totalement contraire au principe de base de l’aménagement flexible qui est d’offrir une liberté de position de travail. Le dernier qui s’inscrit par exemple n’est absolument pas libre de son choix : il prend ce qu’il reste !
Le risque que les élèves choisissent une assise pour son attirance plutôt que pour sa pertinence est très important en début d’année car tout est nouveau.
Le temps passant, le corps parlant, les élèves se rendent vite compte par eux-même de ce qui convient ou non à leur développement postural.
Malgré cela, une chose m’a manqué l’an passé :
un support regroupant les « règles d’utilisation des assises flexibles ». Je n’en avais pas créé car je souhaitais (et souhaite toujours d’ailleurs) rester fidèle à mes convictions en terme de gestion du comportement :
pas de règlement de classe, pas d’interdits, seulement des échanges et de la confiance.
J’ai donc opté l’an passé pour une présentation progressive des assises, en laissant les élèves découvrir par eux-mêmes les « règles » d’utilisation que nous discutions au cours de débats d’EMC.
Si cela a très bien fonctionné cette année, nul ne peut certifier que cela sera le cas les années suivantes !
Il reste toujours dans les classes des irréductibles petits élèves qui adoptent des comportements mettant à mal leur sécurité, celle de leur camarade ou dégradant le matériel.
Dans ces cas là, même en changeant l’élève de place, il se peut que cela ne s’arrange pas et, le recours à un support écrit peut être pertinent pour certains.
Les paroles s’envolent, les écrits restent !
Mais quel support adopté pour mettre en avant les normes de sélection des assises et leurs règles d’utilisation sans retomber dans le travers du listing de comportements à ne pas faire ?
C’est alors que j’ai découvert la publication instagram de @polka.dots.please. Cette collègue américaine y présentait le livre qu’elle a écrit pour présenter les règles d’utilisation des « Smart Spots » (assises flexibles) à ses élèves.
Et là … EURÊKA !!
J’ai sorti mon ordinateur, téléchargé les merveilleux dessins de Educlips et commencé à rédiger un livre semblable adapté à ma classe.
Je compte le lire à mes élèves, telle une lecture offerte, le premier jour de classe puis le laisser au centre de lecture pour qu’ils puissent le feuilleter. A aucun moment je ne compte le présenter comme un « règlement » mais plutôt comme une histoire de notre vie de classe. Il pourra ainsi servir de référent lors de l’ajustement des comportements déviants, non pas comme preuve des « bons comportements » mais comme témoignage d’une utilisation efficace des assises.
Si j’ai opté pour des illustrations dessinées plutôt que par des photos de ma classe (il est vrai que je n’en manque pas ;-p), c’est parce que je souhaite réaliser au cours de l’année un second volet pour compléter celui-ci. Il serait entièrement créé par mes élèves, en reprenant tout ou partie de celui-ci, en incluant des pages nouvelles qu’ils jugeraient utiles et en utilisant des photos qu’ils prendraient pour créer un livre plus proche de la réalité et de leur quotidien.
Affaire à suivre …
Je vous laisse découvrir le résultat ci-dessous et l’utiliser pour votre propre classe s’il vous intéresse, que ce soit sous forme de livre, d’affiches ou de diaporama.
Ce document ne présente que quelques points spécifique à ma propre classe. Cela ne correspondra peut-être pas exactement à ce que vous souhaitez installer dans la vôtre mais gardons tous à l’esprit l’essentiel :
présenter le plus clairement et le plus explicitement possible l’aménagement flexible aux élèves pour qu’ils puissent se l’approprier efficacement et cela,
personne ne saura le faire mieux que vous. 😉

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